Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face
à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau
courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les
semaines
Ni le temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Guillaume
Apollinaire (alcools)
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Si tu savais, dit-elle
Je sais
dit le raccommodeur de faïences
Je sais
dit le laveur de chiens
Et ce que je ne sais pas
je le devine
et ce que je ne devine pas
je l'invente
Et ce que j'invente
je l'oublie
Alors fais comme moi
ma jolie
regarde couler la Seine
et raconte pas ta vie
Ou bien alors
parle seulement des choses heureuses,
des choses merveilleuses
rêvées et arrivées
Enfin je veux dire
des choses qui valent la peine
mais pour la peine
pas la peine d'en parler.
Jacques Prévert
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