PRINTEMPS DES POETES
à l'Union des Ecrivains Vosgiens (2005)

Passeurs de Mémoire

 

 

Parcelle de vie, parcelle d'amour, parcelle de sérénité belle et profonde
où s'allient, dans le silence intense et la plénitude,
mon objectif de rêve
TOP

 

Tempérance Obsession Plénitude,

 

qu'il soit dans mes escaliers de prospérité de vie
ou dans le respect de mon arbre dans les profondeurs du lointain.

 

La présence essentielle du temps passé de l'enfance m'inspire le respect
et l'espoir d'un enfant à naître
pour assouvir mon rêve de
passeur de mémoire.

 

Francine F

 ****

 
Parcelles après parcelles années après années

Longuement des grands poètes se sont succédés

Ils sont les artisans du rêve de t'éternel

Du fond des âges ils chantent pareils aux ménestrels

Eternel espoir de voir le bout du couloir

Dans notre cerveau il dort le passage mémoire.

 
Jean-Baptiste G.

 
****

Parcelle d'intelligence, l'arbre au pied duquel je suis assoupi

m'a transmis la science.

Par lui, grâce à lui, mes aïeux reprennent vie.

Racines et branches forment la gigantesque trame d'un tissu

issu du fond des âges, relaté aussi bien dans les livres des bibliothèques

que dans les silex des archéologues. Sans ambiguïté, cette parcelle est

pourtant accordée à tous, hommes et femmes, blancs et noirs,

croyants et athées, valides et handicapés, dans la mixité et le métissage.

Qu'il me soit permis simplement de lui donner un nom,

un chaperon, un passeport ouvrant toutes les frontières,

bref que sur les fonds baptismaux,

elle ait pour patronyme : mémoire !!!

 
Michel G.

***

Parcelles par secs

champ d'herbes en jachère

d'éternelles étincelles

vies d'hier feux de demain

Il faut tout conserver.

Les mots à double-fond

à double sens

à l'encre emphatique

les livres les souvenirs

Ne pas ranger, ne pas jeter

Couchée là molle et docile

inavouée indocile

inquisitrice impératrice

scolyte sous la peau

Telle sera la mémoire.

 
Odile K.

***

 
Parcelle de la Vie, toi, la branche de l'arbre, veinée
comme les sillons tracés dans la terre, labour du printemps, tu m'interpelles.

Tu me fais penser à l'humain que je suis.
Ta branche détachée du tronc de l'arbre est comme mon bras
détaché de mon corps.

Tes nœuds qui se dessinent sont des yeux ouverts sur le monde présent.

Tes bourgeons séchés sont comme les grains de beauté sur ma peau.

Morceau de bois que je tiens dans ma main, tu as été la Vie...

Je laisse mon imagination vagabonder.

L'arbre abattu va devenir planches ;
il sera la chaise pour me reposer, la table pour le couvert,
le berceau de l'enfant, le lit pour dormir
et aussi le cercueil le jour de ma mort.

"ARBRE"

Tu es la bouffée d'oxygène indispensable à la Vie terrestre.

Tu es vivant, tu es dans les temps : Mémoire.

 
Nadine R.

***

Parcelle de vie

sur un territoire humide,

humble miette que les oiseaux picorent

en attente du printemps,

la graineporte en elle le passé

et l'avenir, la puissance et l'existence...

Et d'elle, un arbre aux ramifications infinies fendra l'histoire,

percera les secrets des couches successives, apportera du neuf

à la perpétuelle remise en jeu de tout ce qui est vivant.

Les jours se suivent et dans le même cadre

des flots d'air tiède caressent les branches,

le soleil glisse entre feuille et feuille

pour projeter des confettis delumière sur le sol encore endormi...

et tout recommence,

la voix chantante des habitants des lieuxdénoue mon cœur transi,

assoupit l'amertume des doutes, accompagne l'éternelle renaissance

qui lie la terre à sa mémoire.

 

Luisa Z.

 

 

 

 

Parcelle
les gens qui fument en grappe et leur odeur.

Mémoire
les appareils photos qui font le bruit de portes de micro-ondes.

Parcelle
chocolat, coryphée, métropole.

Mémoire
1318 tasses de thé dont 917 bues en entier.

Parcelle

17 tasses de café

Mémoire
J'ai inondé du papier
Je lui ai marché dessus

Parcelle
Je déteste les journalistes

Mémoire
la destruction création de Schumpeter appliquée
au travail
Mémoire des noms de Travailleurs

Parcelle
A partir de demain je ne serai plus un être humain
Dans mon lit

Mémoire
Des ingénieurs agricoles m'impressionnent comme des poètes

Parcelle
amphithéâtre, proto-pôle, criminologue

Mémoire
l'argile mouillée est comme un savon doux

Parcelle
La voile lourde, vernis, vermifuges.

Mémoire
jours ridicules

Parcelle

Mémoire
d'humain à chaussures.

Sylvain  F.
***

 
Parcelle infime de bois,

infiniment légère,

infiniment allégée des souvenirs douloureux

qui t'ont été confiés

ou dont tu as été témoin involontaire,

au temps où tu étais arbre majestueux,

blonde brindille dépouillée

de ton écorce-carapace,

vestige vu d'un temps révolu,

tu portes encore témoignage de ta sève asséchée.

Sur l'eau du ruisseau bondissant

où tu vas poursuivre ta course,

tu diras encore

tes souvenirs d'ombre,

tes songes de lumière...

portant loin ton essence

de Passeuse de Mémoire.

 

Claudine L.

 
***

 
Parcelle de sons venus perdus sous l'écorce, le chant de ta voix

Derrière le voile des pensées vagabondes,

oiseaux volages qui s'affolent, tes yeux

Dans la cabane aux mots ; habitée de grelots ton rire

Par-devant les gestes, suaves séductions qui tisonnent la brûlure

charrue accrochée à une étoile

qui creuse de sillons, creux heureux, l'aubier de ma mémoire.

 

Françoise M.

 

***

 Parcelle

 
Sur l'échine interdite j'habite un ressac, une terre pour demain.

Je berce le ventre où se tisse l'écorce et le temps ruisselle.

Puis sèche en couches rêches.

Elles se répondent. Je lèche mes pas perdus.

Chute interdite de la crainte, appel repoussé.

Le guetteur habite chaque mot, chaque liste et sur la paroi se lèchent

depuis toujours les lions, j'enlace les traces fragiles de nos ombres.

Se creusent sur le bassin de nos soifs l'absence,

avide appel remis entre nos mains

courbes des racines endormies barrières à nos poings brûlent

et ravivent le chaud et le froid, l'inconnue d'une respiration rapide.

Sur l'éclat répété d'un craquement,

le silence brisé rempli de fibres l'écorce oubliée,

l'arbre invisible à mes côtés, le refuge de nos questions.

J'agite des branches ruisselantes, des larmes d'un océan.

Le souvenir est un tourbillon éperdu.

Entre les fentes la nuit donne ses lumières et les étoiles s'endorment.

J'habite un lit aux nappes frissonnantes

et le cercle de nos matins oubliés relie nos mémoires.

 

Philippe V.

 

  

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